Le marché français des trottinettes électriques connaît sa troisième année de recul consécutif. Après un pic à 908 000 unités en 2021, les ventes sont tombées à 759 000 en 2022 (−16 %), puis 678 000 en 2023 (−11 %) et finalement 615 000 en 2024 (−9 %)
Presque 300 000 de moins qu’au sommet post-Covid de 2021. Le marché recule. L’engouement s’érode. Les enseignes ferment discrètement. Silence dans les rayons. Tension chez les distributeurs.
Déclin du marché des trottinettes électriques en 2025
Le marché français arrive à saturation. Après l’effet d’aubaine post-pandémique, le seuil de primo-équipement est atteint. Pour croître, il faudra convaincre des utilisateurs déjà équipés. En outre, les jeunes sont déjà équipés. Les parents hésitent. Les villes durcissent la réglementation.
Et la magie s’évapore.
Les chiffres confirment la tendance :
- 2021 : 908 000 unités
- 2022 : 759 000 (−16 %)
- 2023 : 678 000 (−11 %)
- 2024 : 615 000 (−9 %)
(Source : marché MDP, Eonergie, Autoplus, Presse-citron)
Le prix moyen stagne à 414 €. Le marché glisse lentement sous les 250 millions d’euros.
Mais le plus inquiétant, c’est ailleurs : l’image de la trottinette se délite. Perçue comme jetable. Peu fiable. Moche. Un gadget pour les gamins ou les livreurs.
Le marché des trottinettes électriques se cherche
Les marques low-cost pullulent.
La montée des trottinettes à moins de 500 € (74 % du marché) a poussé les modèles premium à reculer (26 %). Les batteries lâchent après 18 mois. Les vis rouillent. Les cadres vibrent. Et les SAV brillent par leur absence. Les urbains n’achètent plus. Ils attendent mieux.
Et pendant ce temps, le vélo électrique grignote tout. Plus valorisé, plus statutaire ou plus long-courrier.
Bo Turbo l’arme de dissuasion massive
Et puis surgit Bo. Un nom court, venu de Londres. Design futuriste. Ingénieurs issus de la Formule 1. Et surtout… la Bo Turbo.
Imaginez une trottinette électrique :
- 24 000 watts de puissance
- 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes
- 160 km/h en pointe
- 240 km d’autonomie
- 29 500 dollars
Objectif : battre un record du monde de vitesse
(Sources : Wired, The Verge, Technplay, RidersTime)
Personne n’en a vraiment besoin. Mais tout le monde veut la voir rouler.
Et c’est là le génie : la Bo Turbo n’est pas un produit. C’est un coup de théâtre industriel.
Du fantasme à la relance des trottinettes électriques
Bo ne vendra pas des milliers de Turbos. Mais elle vendra des rêves, des promesses, une ambition. Et c’est toute sa gamme qui profite de cette aura.
La Bo M, par exemple.
1 200 W, IP65, freins hydrauliques, design sculptural, tout en aluminium.
Prix : 2 990 €.
Elle ne battra pas des records, mais elle redonne envie de rouler. Et surtout : elle dure. 7 ans garantis. Réparable. Évolutive.
C’est la vraie relance, par le haut, par le sens et par l’élégance.
Une stratégie d’image offensive
Bo comprend ce que d’autres n’ont jamais saisi :
le marché n’a pas besoin de prix cassés. Il a besoin de désir.
Et pour recréer ce désir, il faut :
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- des récits (records, technologies, design)
- des produits signature
- des visuels iconiques
- des promesses tenables
Comme Tesla en 2012. Comme Apple en 2007.
Bo Turbo n’est pas un véhicule. C’est un totem narratif.
L’autre guerre celle du quotidien
Pour enrayer la chute, les autres marques devront réagir vite.
Voici ce qu’elles doivent faire — maintenant :
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Miser sur la réparabilité
90 % des trottinettes jetées le sont à cause d’un défaut mineur. Moteur, batterie ou roulement. Un cadre modulaire, un écosystème de pièces détachées, un réseau de réparateurs : c’est vital.
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Investir dans le design
La plupart des modèles se ressemblent. Tristes, noirs, fragiles. Un objet de mobilité doit être beau, distinctif, désirable.
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Proposer de l’abonnement longue durée
Assurance, entretien, SAV, remplacement batterie… pour un prix mensuel fixe. C’est déjà en test à Paris, Bordeaux, Lyon.
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Séduire les entreprises
Campus, hôpitaux, zones industrielles. Des flottes privées pour des usages spécifiques. Subventions, bornes privées, gestion centralisée.
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Créer de vraies gammes
De l’ultra-portable à la cargo-trottinette. Du modèle pliant au modèle tout-terrain. Comme l’automobile l’a fait en 50 ans, la trottinette doit s’étendre.
Extrapolation le futur s’écrit maintenant
Et si on allait plus loin à horizon 2027? Voici trois scénarios :
1. La renaissance par le haut
Bo inspire d’autres marques. Le premium explose. Les ventes redécollent. La trottinette devient statutaire. Belle. Fiable. Réparée et respectée.
2. Le retour du chaos
Les prix continuent de chuter. Les villes interdisent les modèles non certifiés. Les low-costs inondent les plateformes asiatiques. L’image se dégrade encore. Le marché s’éteint.
3. La fusion des mobilités
Trottinettes hybrides. Batteries intelligentes. Modules amovibles. Une même base pour trottinette, vélo, fauteuil motorisé. Le consommateur choisit son « skin », comme dans un jeu vidéo.
Un avenir durable pour les trottinettes électriques
Le marché français est en phase de consolidation. Mais les conditions sont réunies pour relancer la croissance : montée du premium, modularité, économie circulaire, mobilité intégrée.
Les acteurs capables de proposer des modèles fiables, réparables, et élégants – soutenus par des politiques publiques incitatives – feront la différence.
La Bo Turbo incarne l’ambition technologique ; son retentissement aide à valoriser toute la gamme Bo. Il fait vibrer la passion et propage une image premium bénéfique. L’enjeu est désormais de transformer cet élan d’image en bénéfice concret pour les citadins, avec la Bo M (2 990 €) et d’autres modèles plus accessibles.
Conclusion le rebond dépend du choc
Le marché français ne redécollera pas avec des promotions. Ni avec des clones. Il redécollera avec de la vision. Avec des marques capables de raconter une autre histoire. Bo l’a compris. D’autres suivront.
La Bo Turbo n’est pas la solution, mais plutôt l’électrochoc.
Elle donne envie. Elle impressionne. Et surtout : elle montre que les trottinettes électriques peuvent redevenir un objet de fascination.
Le reste reste entre les mains de ceux qui oseront ralentir la chute… en accélérant l’imagination.