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L’obsolescence programmée : quand nos appareils électroniques sont conçus pour mourir

Dans un monde où la technologie évolue à grande vitesse, il est devenu presque « normal » de remplacer son smartphone tous les deux ans, son ordinateur tous les cinq ans, ou encore sa télévision dès l’apparition d’un modèle plus récent. Mais derrière cette rotation frénétique des produits se cache un phénomène aux conséquences économiques, environnementales et éthiques majeures : l’obsolescence programmée.

Ce terme, de plus en plus médiatisé, désigne une stratégie industrielle qui consiste à réduire volontairement la durée de vie des produits pour en accélérer le renouvellement. Et si cela semble relever du mythe ou du complot, il s’agit pourtant d’une réalité bien ancrée dans nos systèmes de production.

Origine et définition de l’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée est née au début du XXe siècle, lorsque les industriels ont commencé à réfléchir à des moyens d’augmenter la consommation. L’exemple le plus célèbre est celui du cartel Phoebus dans les années 1920, qui regroupait les plus grands fabricants d’ampoules (General Electric, Osram, Philips, etc.). Ces derniers se seraient entendus pour limiter la durée de vie des ampoules à 1 000 heures, alors que certaines pouvaient fonctionner dix fois plus longtemps.

Aujourd’hui, l’obsolescence programmée peut prendre plusieurs formes :

  • Obsolescence technique : des composants fragiles sont utilisés, rendant l’appareil inutilisable au bout de quelques années.

  • Obsolescence logicielle : les mises à jour ne sont plus disponibles ou ralentissent volontairement l’appareil.

  • Obsolescence esthétique ou marketing : le design change sans cesse, rendant les anciens modèles « ringards ».

  • Obsolescence par incompatibilité : de nouveaux accessoires ou logiciels ne sont plus compatibles avec les anciens produits.

Des exemples concrets dans l’électronique

L’un des cas les plus médiatisés a concerné Apple, accusé d’avoir ralenti volontairement certains anciens modèles d’iPhone via des mises à jour logicielles. L’entreprise a reconnu les faits, évoquant une mesure de « protection de la batterie », mais a dû verser des millions de dollars d’amende dans plusieurs pays.

Les imprimantes sont également pointées du doigt : certaines cessent de fonctionner après un nombre précis d’impressions, ou affichent un message d’erreur bloquant alors que l’appareil est encore fonctionnel. De nombreuses associations de consommateurs ont dénoncé ces pratiques.

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Conséquences économiques et écologiques

L’obsolescence programmée génère un gaspillage massif. Les appareils électroniques jetés chaque année dans le monde se comptent en dizaines de millions de tonnes. Cela contribue à la pollution, à l’épuisement des ressources naturelles (terres rares, métaux précieux) et à l’augmentation des déchets électroniques, souvent mal recyclés ou exportés vers des pays en développement.

Sur le plan économique, les consommateurs sont les premiers perdants : ils doivent remplacer régulièrement leurs appareils, parfois à contre-cœur, alors qu’une simple réparation aurait suffi. De plus, cette logique de consommation rapide entretient une spirale inflationniste des prix et du marketing agressif.

Que faire face à cette tendance ?

La bonne nouvelle, c’est que les mentalités évoluent. Sous la pression des citoyens et des ONG, plusieurs mesures ont vu le jour :

  • En France, une loi contre l’obsolescence programmée a été adoptée en 2015. Elle en fait un délit, puni de deux ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende.

  • Le label “Réparabilité” sur les produits électroniques informe désormais les consommateurs sur la facilité de réparer leurs appareils.

  • L’Union européenne pousse vers le “droit à la réparation”, en obligeant les fabricants à fournir pièces détachées et manuels.

Par ailleurs, des mouvements alternatifs se développent : reconditionnement, économie circulaire, fab labs, réparation participative avec les Repair Cafés, ou encore DIY (do-it-yourself) pour redonner vie aux objets.

Un changement nécessaire et possible

L’obsolescence programmée est un défi majeur pour la transition écologique et la justice économique. Si les industriels ont longtemps dominé le jeu, les consommateurs, les législateurs et les acteurs de la société civile peuvent faire pencher la balance. Acheter de manière plus responsable, prolonger la durée de vie des objets, privilégier les produits réparables ou reconditionnés : autant de gestes qui, cumulés, peuvent changer la donne.

Et si demain, au lieu d’acheter toujours plus, nous apprenions à mieux choisir, mieux entretenir et mieux réparer ?

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